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Gaza : une frappe israélienne sur une clinique de fertilité en 2023 a détruit plus de 4 000 embryons dans un instant

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La clinique de fertilité Al-Basma à Gaza, a été détruite par un missile tiré d’un char israélien en décembre 2023. (Photo d’Archives)

Un nouveau rapport a révélé les détails choquants d’une frappe israélienne en décembre 2023, au cours de laquelle plus de 4 000 embryons ont été détruits en un seul instant ; preuve clé du génocide perpétré par le régime israélien dans la bande de Gaza.

Lors d’un entretien accordé au journal britannique The Guardian, l’ancienne présidente de la Commission d’enquête des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, Navi Pillay, a indiqué que le régime israélien a commis un génocide contre le peuple palestinien à Gaza, citant notamment le bombardement délibéré d’une clinique de fertilité qui a visé à « empêcher des naissances » parmi les Palestiniens.

En décembre 2023, une frappe de l’armée israélienne a visé la clinique Al-Basma, à Gaza, détruisant 4 000 embryons conservés dans des cuves d’azote. Selon Navi Pillay, cet acte « n’avait aucune justification militaire » et s’inscrit dans une politique d’anéantissement systématique.

« L’établissement était isolé du reste de l’hôpital. Aucun bâtiment voisin n’a été touché. La frappe a été précisément lancée sur les cuves contenant les embryons vivants », a-t-elle précisé.

Pour la juriste sud-africaine, ancienne Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, cette frappe n’est qu’un exemple parmi de nombreux autres incidents examinés par la Commission qui a conclu, après plus de deux ans d’investigation, que le régime israélien s’est rendu coupable de génocide à Gaza.

D’après un expert médical entendu par la Commission, « les enfants qui devaient naître à partir de ces embryons n’existeront jamais. Des familles entières disparaîtront, des lignées s’éteindront ».

Mme Pillay, qui recevra le prix Sydney de la paix pour son engagement en faveur de la justice internationale, a affirmé que le silence de la communauté internationale équivaut à une complicité directe.

« La communauté internationale ne peut rester muette face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien. Lorsqu’apparaissent des preuves claires de génocide, l’inaction devient complicité », a-t-elle déclaré lors du lancement du rapport à Genève.

L’ancienne juge de la Cour pénale internationale (CPI) a rappelé que le génocide ne souffre d’aucune exception ni en cas de guerre ni au nom de la légitime défense, mettant l’accent sur le fait que le génocide est toujours illégal.

« Tous les États ont l’obligation légale d’empêcher sa commission. Pourtant, aucun n’a pris de mesures concrètes pour y mettre fin », a-t-elle déploré.

Les rapports successifs de la Commission ont documenté les crimes de guerre du régime israélien : bombardements massifs contre les civils, destruction délibérée des infrastructures médicales et éducatives, usage d’armes interdites, et privation systématique de nourriture et de soins médicaux.

Mme Pillay, qui a siégé au Tribunal international pour le Rwanda, a déclaré que les propos de responsables israéliens rappellent ceux tenus avant le massacre des Tutsis, un groupe de population habitant la région des Grands Lacs africains, en 1994. Elle a fait référence aux propos haineux de l’ancien ministre israélien des Affaires militaires, Yoav Gallant, qui a qualifié les Palestiniens de Gaza d’« animaux humains ».

Pour Navi Pillay, la paix à Gaza ne pourra être atteinte sans que les auteurs des crimes soient tenus responsables. Elle a salué la trêve négociée récemment par le président américain Donald Trump, tout en soulignant qu’elle ne répond pas aux causes profondes du conflit, qui sont l’occupation illégale et la privation du droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

« La justice doit être universelle pour réussir. L’histoire de l’Afrique du Sud nous a montré que même l’impossible devient possible lorsque le monde dit “plus jamais ça” », a-t-elle conclu.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV